WELCOME de Philippe Lioret (2009)
Une histoire sensible et bouleversante sur un jeune migrant kurde sans-papier emplie de rêves. Philippe Lioret nous livre un long métrage magnifique sur l’entraide porté par une distribution imposante, en premier lieu l’acteur Vincent Lindon, magnifique et plein d’espoir dans ce rôle triste à mourir. Un film nécessaire en ces temps puisque Welcome rappelle avec justesse et sensibilité que derrière un sans-papier, il y a d’abord et avant tout un être humain qui a aussi droit à sa chance.
|
LA PIROGUE de Moussa Touré (2012)
Un village de pêcheurs dans la grande banlieue de Dakar, d’où partent de nombreuses pirogues. Au terme d’une traversée souvent meurtrière, elles vont rejoindre les îles Canaries en territoire espagnol. Baye Laye est capitaine d’une pirogue de pêche, il connaît la mer. Il ne veut pas partir, mais il n’a pas le choix. Il devra conduire 30 hommes en Espagne. Ils ne se comprennent pas tous, certains n’ont jamais vu la mer et personne ne sait ce qui l’attend.
Sans pathos ni sentimentalisme, Moussa Touré raconte avec brio comment des hommes et des femmes risquent chaque jour leur vie pour atteindre les côtes européennes à bord d’embarcation de fortune. Pointant l’objectif de sa caméra sur les visages des malheureux, le cinéaste sénégalais fait œuvre utile en rappelant à son tour les drames qu’endurent les exilés de ce monde.
|
EDEN À L’OUEST de Costa Gavras (2008)
Cette grande odyssée suit le parcours d’un clandestin à travers une Europe à la fois cruelle et intolérante. Le grand réalisateur Costa Gavras (Z, Missing) nous offre une fable tragico-comique dans laquelle un héros mythique –véritable Ulysse des temps modernes– devient le miroir de nos peurs et de nos préjugés.
|
BABEL d'Alejandro González Iñárritu (2006)
Avec Babel, dernier volet d'une trilogie entamée par Amours chiennes et 21 grammes, Alejandro González Iñárritu (Birdman) signe une œuvre d’une force inouïe. Filmé sur trois continents, le film choral dresse un portrait sublime sur ce qui relie les êtres humains entre eux, malgré les distances et les différences culturelles.
Citons le destin d’Amelia, une femme d’origine mexicaine ayant vécu illégalement aux États-Unis depuis plus de 16 ans. Sa vie sera brisée lorsque les services douaniers américains découvriront sa situation irrégulière.
|
ILLEGAL d'Olivier Masset-Depasse (2010)
Tania et Ivan, son fils de 14 ans, sont russes et vivent clandestinement en Belgique depuis huit ans. Sans cesse sur le qui-vive, Tania redoute les contrôles de police jusqu’au jour où elle est arrêtée. La mère et le fils sont séparés. Tania est placée dans un centre de rétention. Elle fera tout pour retrouver son fils mais n'échappera pas pour autant aux menaces d'expulsion.
|
LA PROMESSE de Luc et Jean-Pierre Dardenne (1995)
Igor, 15 ans, trempe sans vraiment le savoir dans les entourloupes de son père qui exploite de la main-d'œuvre émigrée. Jusqu'au jour où un travailleur africain fait une chute et fait promettre à Igor de s'occuper de sa famille, avant de mourir. Commence alors pour ce dernier le lent éveil à la conscience morale. Avec ce regard quasi documentaire qui caractérise leur cinéma, les frères Dardenne décrivent une réalité accablante : le marchandage ordinaire de la misère.
|
L’ÉMIGRANT de Charlie Chaplin (1917)
Charlie Chaplin réalise en 1917 une œuvre personnelle dans lequel il interprète un émigrant anonyme sans le sou. Ce très beau court métrage muet de 30 minutes qui ne manque pas d’humour revient sur la grande aventure que fût l’immigration humaine au début du siècle dernier. Par cargos, des millions d’entre eux, malchanceux, pauvres ou victimes des injustices, sont venus construire les rêves de l’Amérique.
|
DIEGO STAR de Frédérick Pelletier (2012)
"Diego Star": c’est avant tout le nom d’un cargo en ruine sous pavillon russe avec à l’intérieur des employés issus du "tiers monde" pris en otage par l’avarice d’employeurs véreux.
D’emblée, le premier long métrage du Québécois Frédérick Pelletier nous entraine dans une réalité brute et amère. L’œuvre d’une exceptionnelle maîtrise confronte les victimes de l’inhumaine mondialisation à celles de la crise économique.
|
LES FILS DE L’HOMME d'Alfonso Cuarón (2006)
Alfonso Cuarón (Y tu mamá también) frappe fort avec ce film d’anticipation dont la mise en scène magistrale marque les esprits pour longtemps. Dans un futur proche où les femmes sont devenues stériles, la mort du dernier enfant recensé par les autorités est le signal de l'extinction imminente de l'humanité avec en prime une guerre civile, des camps de réfugiés et une terrible violence urbaine.
Le réalisateur de Gravity semble tirer la sonnette d’alarme en nous expliquant que personne sur Terre n’est à l’abri du chaos et que notre manque de solidarité pourrait peut-être bientôt nous mener à notre propre perte.
|
LE HAVRE de Aki Kaurismäki (2011)
Marcel Marx, bientôt soixante ans, est cireur de chaussures au Havre. Il vit pauvrement mais dignement avec son épouse, qui lui cache une inquiétante maladie. Sur le port, Marcel rencontre par hasard un enfant, survivant clandestin d’un container arrivé d’Afrique.
|
AMREEKA de Cherien Dabis (2009)
Mouna, divorcée et mère d'un adolescent, est une femme palestinienne enthousiaste et optimiste. Au cœur des territoires occupés, le quotidien est pourtant éprouvant et l'horizon morose. Et puis un jour, quitter cette vie et aller travailler aux Etats-Unis devient possible : étrangère en son pays, Mouna peut bien l'être ailleurs. Elle part alors avec son fils Fadi rejoindre sa sœur installée depuis 15 ans au fin fond de l'Illinois. Après le réconfort des retrouvailles, Mouna et Fadi vont devoir trouver leur place dans cette "Amreeka" tant rêvée. Mais les Etats-Unis, partis en guerre contre le "diable" Saddam, ont une bien étrange conception de l'hospitalité. Il en faudra davantage pour freiner Mouna dans sa quête d'une vie meilleure...
|
RENDEZ-VOUS A BRICK LANE de Sarah Gavron (2007)
Née au Bangladesh, la jeune Nazneen, promise à un homme plus âgé, a quitté sa famille et son pays pour rejoindre son futur époux à Londres. Isolée dans un pays dont elle parle à peine la langue, elle se consacre à sa famille dans la cité de Brick Lane où règnent racisme ordinaire, fondamentalisme rampant et trafics en tous genres. Petit à petit, elle découvre pourtant la solidarité et l'amitié. Tiraillée entre traditions ancestrales et espoirs insensés, Nazneen va peu à peu prendre le contrôle de sa vie, jusqu'à franchir le pire des interdits... Et comprendre que s'octroyer le droit au bonheur a un prix.
|
VA, VIS ET DEVIENS de Radu Mihaileanu (2005)
En 1984, des milliers d'Africains de 26 pays frappés par la famine se retrouvent dans des camps au Soudan. A l'initiative d'Israël et des Etats-Unis, une vaste action est menée pour emmener des milliers de Juifs éthiopiens vers Israël. Une mère chrétienne pousse son fils de neuf ans à se déclarer juif pour le sauver de la famine et de la mort. L'enfant arrive en Terre Sainte. Déclaré orphelin, il est adopté par une famille française sépharade vivant à Tel-Aviv. Il grandit avec la peur que l'on découvre son double-secret et mensonge : ni juif, ni orphelin, seulement noir. Il découvrira l'amour, la culture occidentale, la judaïté mais également le racisme et la guerre dans les territoires occupés.
|